François Lusson, actuaire et spécialiste de l’assurance prodigue quelques conseils dans une interview donnée au journal Les Échos. Il explique qui devrait souscrire une assurance dépendance, et dans quels cas on peut opter pour un contrat d’assurance vie plutôt qu’une garantie dépendance.
Contrat d’assurance dépendance : une question de revenus ?
En premier lieu, il conseille l’assurance dépendance aux personnes aux revenus « moyens », sans pour autant indiquer une fourchette de rémunération qui pourraient entrer dans cette classification.
Les personnes aux revenus modestes n’ont pas les moyens selon lui de souscrire une assurance dépendance, dont la cotisation peut vite atteindre plus d’une cinquantaine d’euros par mois pour une garantie dépendance intermédiaire. L’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) est de plus dégressive en fonction des revenus, le taux plein est donc possible pour les personnes qui ont un revenu « moyen ».
Au contraire, les personnes disposant de revenus importants vont avoir la possibilité de s’auto-assurer, le plus souvent par des produits de placement à long terme tels que l’épargne ou encore l’assurance vie.
Le spécialiste ajoute que bénéficier d’une rente de 1 500 euros par mois implique la disponibilité d’un capital d’environ 80 000 euros.
Souscrire une assurance vie ou une assurance dépendance selon les cas
Reste donc la question du choix du contrat : faut-il souscrire un contrat d’assurance vie ou plutôt une garantie dépendance ? L’expert explique que cela dépend grandement des capacités financières de l’épargnant. Il donne l’exemple de la constitution du capital : pour obtenir un capital disponible équivalent, il faudra effectuer plus de 4 fois plus de versements sur un contrat d’assurance vie qu’une cotisation sur un contrat d’assurance dépendance.
Au moment du choix du mécanisme permettant d’assurer sa perte d’autonomie, l’assuré devra également se poser la question de son capital :
- une assurance dépendance est une assurance dite « à fonds perdus » : vous ne récupérez votre capital qu’en cas de survenance de la perte d’autonomie (totale ou partielle) que vous aviez assurée. Si la dépendance ne survient pas, ou qu’elle ne correspond pas à la dépendance définie dans le contrat, vous pourriez très bien de recevoir aucune rente.
- au contraire, le contrat d’assurance vie constitue une épargne personnelle, et votre capital grossit au fur et à mesure de vos versements. La différence majeure du placement assurance vie avec le contrat dépendance est principalement une question de succession : une dépendance une perte d’autonomie pourrait sérieusement amputer le capital restant après votre décès.
Source : Investir.fr